Du soleil et des vents
Pour une autoproduction énergétique urbaine
Nous rencontrons* en janvier 2022 Quentin Dubrulle, fondateur d’Unéole, afin de présenter les enjeux de transition énergétique dans l’aménagement à un public peu averti. Partant du constat d’une consommation énergétique urbaine toujours croissante et d’une production externalisée arrivée à son quasi maximum, Quentin Dubrulle met en œuvre des solutions pour apporter à la ville un maximum d’énergie renouvelable autoproduite. S’il y a mille et une manières d’aborder la question de la transition énergétique, largement défrichée, théorisée et « marketée », l’outil développé par cette startup lilloise, nous a semblé être la démonstration concrète, de l’existence de solution à la fois générique et singulière. Générique, car le logiciel mis au point par Unéole permet de déployer et de réaliser, en parallèle des cadastres solaires existants dans la plupart des villes, un cadastre éolien. Singulière, puisqu’il met en lumière, à l’échelle d’un territoire déterminé, (ville ou site), les points où l’énergie éolienne est accrue, (points hauts, effets venturis, couloirs de vents…) et d’établir un diagnostic énergétique croisé des potentiels venteux et solaires. Il s’agit en quelque sorte, avec les technologies actuelles, de reproduire ce qui se pratiquait déjà dans le passé, parfois de façon empirique : une analyse du territoire, de sa topographie, des vents, des orientations… afin de déterminer l’emplacement optimal d’une source de production énergétique : le moulin à vent ! Le quartier des Moulins, sur les hauteurs de Lille, en est le parfait témoin.
Surtout, il ne s’agit pas de déployer au m2 des solutions prêtes à l’emploi, mais bien d’adapter, au cas par cas, des solutions techniques combinées, qui ne se font pas concurrence, mais se complètent et se renforcent mutuellement, suivant les saisons, l’alternance diurne/nocturne, etc.
«Cette combinaison permet de produire en ville un maximum d’énergie sur la base de deux ressources complémentaires en vue d’une autoconsommation collective.»
Ce même algorithme peut être appliqué à un bâtiment : l’analyse des vents et de l’ensoleillement selon les hauteurs, les emplacements, les volumes etc. permet d’anticiper les productions potentielles d’énergies solaire et éolienne. Les solutions structurelles associées - l’épaisseur du toit devient une « réserve » technique – peuvent accueillir, dans le futur, des équipements complémentaires pour répondre aux évolutions des besoins et consommations.
Enfin, et cela est suffisamment rare dans notre domaine pour être souligné, les cadastres éoliens réalisés par Unéole sont accessibles librement, car déposés sous licence opensource.
*L’entretien conduit par Sarah Wertheimer peut être écouté sur ce lien
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