Domaine de Villarceaux
Superposer les cartes et les savoirs pour dessiner les projets de demain
Visualisation des strates verticales de la canopée aux roches, exploration du sous-sol par carottage, détail, in Terra Forma, F. Aït-Touati, A. Arènes et A. Grégoire, 2019, p. 31
Sur la carte d’Île-de-France, à une soixantaine de kilomètres au Nord-Ouest de Paris, au cœur du Vexin français dont des peintres tels que Van Gogh ou Monet ont su saisir et restituer les couleurs des champs de blé, le domaine de Villarceaux dessine une étendue de verdure. Le parc de près de 70 hectares, accueille, étang, jardin, forêt et deux châteaux datant du XVIe et du XVIIIe siècles. La gestion de ce site remarquable, avec un patrimoine architectural et naturel inédit, est confiée en 1989 à la région, emphytéote de la fondation suisse Charles Leopold Mayer. Le domaine est alors dans un état d’abandon général, et nécessite de très importants investissements, ne serait-ce que pour permettre la rénovation des jardins et la réalisation de travaux de première urgence sur le bâti. Si Villarceaux accueille aujourd’hui du public, son accès reste limité, et surtout son potentiel peu valorisé. Aussi, en 2023, la région confie à un groupement d’AMO porté par PWC et la SCET, une mission de programmation culturelle pour développer un projet garantissant un équilibre entre préservation du patrimoine historique et naturel, accessibilité du site à un public élargi et viabilité économique. Au sein de cette équipe de grande ampleur, De La Friche Au Projet est en charge de la coordination des études techniques.
La mission permet de côtoyer des experts de domaines très variés : de la biodiversité à l’étude historique des jardins et des pièces d’eau, du diagnostic phytosanitaire à l’approche architecturale et patrimoniale… Il faut alors superposer les cartes, les époques et les analyses, pour définir une vision collective et partagée de tous.
Un verger verra à nouveau le jour dans le parc, ainsi qu’un espace potager. Concernant la forêt du XVIIIe siècle où une incroyable biodiversité s’est développée pendant ces années de relatif abandon, le choix a été fait de ne pas en redonner l’accès.
Pour autant, en s’appuyant sur les plans d’époque, les cheminements historiques seront restaurés ou maintenus afin de rendre lisible au public le tracé et le dessin d’origine de la forêt. Chacun pourra ainsi, depuis les observatoires de biodiversité donnant sur les zones humide et sèche préservées, découvrir, sans les déranger, écrevisses à pattes blanches, oiseaux, chauvesouris ou insectes saproxylophages et apprendre peu à peu à mieux vivre en cohabitation avec toutes les espèces, humaines ou non.
lire la suite